imagens e sombras de santa maria madalena na literatura e arte portuguesas

- a construção de uma personagem: simbolismos e metamorfoses - helena barbas - fev.2003

 

[] Comentário de Hipólito ao Cântico dos Cânticos [1]

«XXIV, 1. C’est pour cette raison que [l’épouse] s’écrie et dit: «La nuit, j’ai cherché celui que mon coeur aime. Je lái cherché et je ne l’ai pas trouvé... Les gardes mon rencontrée, qui gardaient la ville: “Avez-vous vu celui que mon coeur aime?” Et voici: à peine m’était-je éloignée d’eux que j’ai trouvé celui que mon coeur aime. Je l’ai trouvé et ne le laisserai pas aller, avant que je ne l’aie fait entrer  dans la maison de ma mère et dans la chambre de celle qui m’a reçue en son sein» (Cant.3,1,3-4).

2. O bienheureuse voix! O bienheureuses femmes, annoncées à l’avance aux anciens comme des figures! C’est pour cette raison aussi qu’elle s’écrie et dit: «La nuit, j’ai cherché celui que mon coeur aime» (Cant.3,1). Vois ce mot accompli en Marthe et Marie. Avec elles, la Synagogue a recherché avec zèle le Christ mort qu’elles n’imaginaient pas vivant. Car voilá ce quelle nous enseigne  et dit: «La nuit, j’ai cherché celui que mon coeur aime» (Cant.3,1).

3. Il est dit dasn les écrits de l’Évangile: «Les femmes allèrent de nuit [le] chercher dans le tombeau et ne [le] trouvèrent pas» (Lc.24,1). «Je l’ai cherché et je ne l’ai pas trouvé» (Cant.3,1). «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts?» (Lc.24,5). On ne le trouva pas lá. Car il n’avait pas pour demeure un tombeau, mais les cieux. Pourquoi cherchez-vous sur terre celui qui, élevé [au ciel], siège sur un trône? Pourquoi cherchez vous le plus glorieux de tous en un vil sépulchre? Pourquoi cherchez-vous le parfait dans la tombe? Voici: la pierre est enlevée. Pourquoi cherchez-vous dans le sépulchre celui qui est aux cieux, rempli de grace? Pourquoi cherchez-vous celui qui est délié comme s’il était lié et enfermé dans un tombeau?

4. Voyez  un nouveau mystère ici accompli. Car elle gémit et dit ainsi: «Je t’ai cherché et je ne t’ai pas trouvé. Les gardes m’ont rencontrée, qui gardaient la ville» (Cant.3,2-3). Qui donc étaient-ils, ceux qui l’ont rencontrée, sinon les anges qui étaient assis lá? Et quelle ville [gardaient-ils] sinon la Jerusalem nouvelle, le corps du Christ? «Les gardes m’ont rencontrée, qui gardaient la ville» (Cant.3,3). Ces femmes leur demandent: «N’avez-vous pas vu celui que mon coeur aime?» (Cant.3,3) ? Mais ceux-ci leur dirent: «Qui cherchez-vous? Jésus de Nazareth? Le voici réssuscité!» (Mc.16,6).

XXV, 1. «à peine m’étais-je éloignée d’eux» (Cant.3,4) et qu’elles faisaient demi-tour et s’eloignaient, le Sauveur vint à leur rencontre. Alors s’accomplissait cette parole «Voici à peine m’étais-je éloignée d’eux, j’ai trouvé celui que mon coeur aime» (Cant.3,4).

2. Et le Sauveur leur repondit et dit: «Marthe, Marie» et elles lui dirent «Rabbouni, ce qui signifie: «Mon Seigneur» (Jn.20,16). «J’ai trouvé celui que j’aime et je ne le laisserait pas aller» (Cant.3,4). En effet, embrassant alors ses pieds, elle le tient fermment. Mais il s’écrie et lui dit: «Ne me touche pas, je ne suis pas encore monté vers mon Pére» (Jn.20,17). Et elle lui était attachée et disait: «Je ne te laisserai pas aller avant que je ne t’aie introduit et fait entrer dans mon coeur». «Je ne te laisserai pas aller avant que je ne t’aie fait entrer dans la maison de ma mère et dans la chambre de celle qui m’a reçue dans son sein.» (Cant.3,4). L’amour du Christ [étant] lié à son sein, elle ne voulait pas s’en aller. C’est pourquoi en un cri elle dit: «Je l’ai trouvé et ne le laisserait pas aller» (Cant.3, 4). O bienheureuse femme attachée à ses pieds afin de pouvoir s’envoler dans les airs!

3. Voila ce que disaient Marthe et Marie. Le mystère de Marthe avait été annoncé à l’avance par Salomon: «Nous ne te permettons pas de t’envoler. Monte vers le Pére et offre une hostie nouvelle; offre Ève; elle n’est plus égarée, mais ses mains sont attachées avec passion à l’arbre de la vie. Vois, je me suis attachée à [tes] genoux, mais non comme une corde qui pourrait casser, mais je me suis attachée aux pieds du Christ. Ne me repousse pas vers la terre, de peur que je ne me dévie de toi; emporte-moi au ciel!» O bienheureuse femme qui ne voulait pas ètre séparée du Christ!

4. C’est pourquoi elle dit: «A peine m’étais-je éloignée d’eux, j’ai trouvé celui que mon coeur aime» (Cant.3,4). «Prends, ô mon coeur! Mêle[-toi] à l’esprit, fortifie-toi, accomplis-toi, afin de pouvoir aussi être lié au corps céleste. Mêle au celeste [corps] ce corps qui est mien. Bois[-le] comme du vin, prends, emporte ensuite au ciel la nouvelle [boisson] mélangée, afin que [la femme] suive celui qu’elle veut et n’erre pas: elle n’est plus blessée au talon, elle n’a pas touché à l’arbre de la science, mais dorénavant, [elle est] celle qui avait étè autrefois vaincue par la mort sur le bois».

5. Accueille Ève, pour qu’elle n’enfante plus en gémissant, car «les gémissements de la douleur et la tristesse ont été chassés» (Is.35,10). Accueille désormais Ève, qui marche dans l’ordre. Reçois et reconnais le don que tient le Père: offre Ève nouvelle et non plus dévêtue. Une feuille de vigne n’est plus son vêtement, mais elle est revêtue de l’Esprit-Saint. Car elle porte un bon vêtement, qui ne connait pas la corruption. Le Christ non plus, elle ne le tenait pas dévêtu; même si son linceul gisait au tombeau, il n’était pas nu. Car Adam aussi, à l’origine nu, avait revêtu les insignes renouvellés de l’impeccabilité, de la mansuétude et de l’incorruptibilité, dont une fois dépouillé il se trouva nu. Maintenant, à l’évidence, il se trouve vêtu une seconde fois.

6. Aprés cela, en un cri, la Synagogue confesse [sa foi] par [l’intermediaire de] ces femmes. C’est un bon témoignage qu’elles nous montrent, elles qui étaient devenues apôtres des apôtres, envoyées [qu’elles ont été] par le Christ, elles à qui en premier les anges avaient dit: «Allez annoncer aux disciples: “Il vous précède en Galilée, c’est lá que vous le verrez”» (Mc.16,7). Et pour qu’ils ne doutent pas qu’elles étaient [bien] envoyées par les anges, le Christ alla à la rencontre des apôtres, afin que les femmes fussent ses apôtres et que ce qui manquait à l’ancienne Ève fût réparé par obéissance. Désormais qui écoute avec obéissance se montre parfait.

7. O consolations nouvelles: Ève est devenue apôtre! Voici, désormais la ruse du serpent a été éventée, [Ève] n’erre plus. Car celui qu’elle regardait, désormais elle le méprise; elle considère comme un ennemi celui que l’avait séduite par la concupiscence. Désormais l’arbre de la séduction ne la séduira plus. Voici désormais c’est dans l’arbre de vie qu’elle a trouvé sa joie; grâce à sa confession, elle a goûté sur l’arbre ce qui vient du Christ; elle est devenue digne de ce qui est bon et son coeur [l’]a désire en nourriture.

8. Désormais elle n’a plus faim et n’offre plus à l’homme d’aliment corruptible: elle a reçu l’incorruptibilité. Désormais elle est d’acord [avec Adam] et elle est son aide, car il a pris Ève pour épouse. O bonne auxiliaire qui a porté la bonne nouvelle à son mari!

9. Et si (les apôtres) les jugeaient dans l’erreur, ce pourquoi ils doutaient, c’est parce qu’Ève avait pour habitude d’annoncer la tromperie e non la vérité: «Quelle est donc, ô femmes, cette annonce nouvelle de réssurection? «Voilá pourquoi ils crurent qu’elles s’étaient trompées. Or pour qu’on ne les prit pas pour des menteuses, mais pour des femmes qui disent la vérité, le Christ est alors apparu aux [apôtres] et leur a dit: «La paix soit avec vous» (Jn.20,19), en leur apprenant ainsi ceci: «C’est moi qui suis apparu à ces femmes et qui ai voulu les envoyer à vous, les apôtres.»

10. De ces faits il ressort, très chers, que dorénavant la Synagogue est appaisée et l’Église glorifiée.

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[1] Victor Saxer, «Marie Madeleine dans le Commentaire d’Hippolyte sur le Cantique des Cantiques», Révue Bénedictine, Tome CI, Nos. 3-4, (Abbaye de Maredsous, Denée, 1991);